Plus qu’un ballet, il s’agit d’une performance en forme de réflexion sur l’enfermement. Pour signifier la mise en cage, Martin Harriague a choisi une serre de jardin où un homme nu apparemment inerte, reçoit la visite d’une personne engoncée dans un scaphandre blanc, semblable aux soignants se protégeant de la tête aux pieds de la Covid. L’univers est désincarné, peuplé de sons agressifs jusqu’à l’intrusion d’un être vivant : un moustique…

Isolement et transparence

La serre, cet univers sous cloche, isolante et transparente, coupe de l’extérieur mais réchauffe les graines, leur permet pousser… Elle a finalement permis la renaissance de la nature et des relations tendres entre humains. Cette réflexion post-confinement sera aussi le propos du solo « a-live » qu’il a confié au danseur du Malandain Ballet Biarritz Mickaël Conte (qui est aussi l’homme de la serre). Danse et huis clos sont, comme le montre Martin Harriague, antinomiques. Sans les repères de la scène, des partenaires, du rythme de leurs pas, les souffles d’émotion, la danse n’est plus qu’un geste étriqué, rabougri, triste…