À propos

de Martin Harriague

Un itinéraire pluriel

Ne pas se fier aux apparences. Derrière l’allure sage d’un jeune homme auréolé de prix et de récompenses*, artiste associé de 2018 à 2021 au Malandain Ballet Biarritz, Martin Harriague est un chorégraphe atypique au parcours singulier. S’il est fréquent d’avoir, à trente-six ans, déjà travaillé avec plusieurs compagnies internationales, la liste de celles avec lesquelles il a fait ses armes de danseur dénote une ouverture particulière d’esprit et de styles. Ballet Biarritz Junior, Ballet national de Marseille mais aussi Noord Nederlandse Dans et, depuis 2013, la Kibbutz Contemporary Dance Company, rejointe par désir de se frotter à cette fameuse danse israélienne et de « comprendre de l’intérieur une situation politique complexe ».

Autre originalité, il a commencé la danse à dix-neuf ans, prenant sa première barre à l’âge où d’autres sont nommés étoiles. Jusqu’alors, hormis une fascination pour Michael Jackson dont le concert à Paris lui donne envie « d’être à la place du chanteur », Martin Harriague n’avait pas éprouvé d’attirance particulière pour l’univers du spectacle. Une représentation à Biarritz du Casse-Noisette de Thierry Malandain décide subitement de sa vocation. Là où d’autres, toutefois, se rêveraient en prince, lui s’imagine plutôt « en train de créer un jour un univers » comme celui qu’il vient de découvrir. Le jeune Basque écrit alors au chorégraphe pour lui exprimer son désir de « faire de la danse ». Malandain lui répond et lui suggère de se former à Bayonne, chez Jean-Marc Marquerol un ancien de l’Opéra de Paris. Début de l’aventure. Vite, il va rattraper son retard et franchir les étapes. « La danse a été un moyen d’arriver à la chorégraphie », reconnaît-il aujourd’hui. « Avant de diriger les autres sur un plateau, il fallait que je comprenne de l’intérieur ce que signifiait être interprète. D’emblée, j’ai raisonné en homme de scène. En parallèle à mes classes de ballet, j’ai pris des cours de chant, de théâtre. C’est important d’avoir une vision sur tout. » Le même appétit l’a poussé à composer les musiques de certaines de ses pièces, ou à suivre l’été dernier un stage lumière auprès de Tom Visser, qui collabore notamment avec Crystal Pite. Le but ? Etre capable désormais de créer ses propres lumières et sa propre scénographie.

* En 2019, nominations aux Golden Mask Award 2019 pour PITCH – meilleure production contemporaine, meilleurs costumes. En 2016, Prix du public, Prix des critiques et 2ème Prix au concours de jeunes chorégraphes néoclassiques à Biarritz pour Prince. En 2015, Prix du Scapino Ballet Rotterdam au concours de Hanovre, Prix du public et 3ème Prix de chorégraphie au concours de Copenhague en 2015 pour La Belle et la Bête ; Prix du public et 2ème Prix de chorégraphie au concours de Stuttgart pour You Man.

Chorégraphe polymorphe,

Martin Harriague est tour à tour, scénographe, danseur, interprète, créateur lumières, compositeur, musicien, chanteur… et qui aime convoquer différentes disciplines pour explorer différents supports et formats : ballet, opéra, vidéo, défilés, petite forme, grand effectif ou encore des duos.

Son écriture ne cesse de se singulariser au fil de ses projets personnels ou des collaborations avec d’autres artistes. Sa danse, il la voit comme une danse… qui danse. Forgé au fil de ses collaborations d’interprète, son langage chorégraphique est physique, explosif, se veut souvent tellurique, les mouvements sont ainsi solidement ancrés dans le sol, la gravité n’est jamais loin mêlée à une virtuosité dictée par la musique : « Je n’ai pas peur de faire une pièce musicale, où les corps deviennent les notes et l’instrument. Je suis aussi dans cette recherche-là et je regrette, d’ailleurs, que la danse contemporaine s’en soit un peu éloignée. »

Et puis, animé par un sens de la dramaturgie non dénué de sarcasme, Martin Harriague cherche à donner corps aux émotions au travers d’une théâtralité assumée, et il est aisé de ressentir ce qui dans notre époque le fait vibrer positivement… ou négativement. Désireux de « transmettre un message », Martin exprime dans chacune de ses créations ses interrogations et ses craintes quand au devenir du monde. Ainsi, Sirènes créé en 2018 pour le Malandain Ballet Biarritz et Fossile produite par le Korzo en 2019, pointent l’urgence écologique tandis qu’America créé pour le Ballet de Leipzig en utilisant en bande son la voix de Donald Trump, dresse un portrait au vitriol de la première puissance mondiale.
Sensible à l’humour il estime que c’est « un bon moyen de faire passer des messages » -, et cultivant une certaine théâtralité, « nécessaire pour éviter que la danse ne devienne un pur esthétisme et pour ancrer le spectacle dans une forme de réalité, avec entre autres le recours notamment à la voix, la vidéo, ou en utilisant des gestes du quotidien ».
Autant d’ingrédients en apparence contradictoires qu’il lie comme un cuisinier : « J’élabore mes propres recettes. A la fois technique et instinctive, mon écriture est basée sur une grammaire classique, avec quelque chose d’épicé, de provocateur. L’axe essentiel demeure le corps en mouvement, la physicalité, la ‘danse qui danse’. J’aime jouer avec les corps dans l’espace, et tordre les lignes pour mieux les mettre en évidence. » Sans doute pas un hasard si ses références théâtrales sont des dramaturges comme Pipo Delbono ou Rodrigo Garcia…

1986 Naissance à Bayonne

2005 Débute la danse classique et contemporaine auprès de Jean-Marc et Michèle Marquerol à Bayonne

2007-  2008 Intègre le Ballet Biarritz Junior, direction Thierry Malandain

2008 – 2010 Danseur au Ballet national de Marseille, direction Frédéric Flamand, où il fait ses débuts de chorégraphe avec Neko-San Showcase, présenté en première partie de La vérité 25x/sec de Frédéric Flamand au Festival de Danse et des Arts Multiples de Marseille en 2009. 

2010- 2013 Rejoint le Noord Nederlandse Dans (Pays-Bas), direction Stephen Shropshire, une de ses pièces Of Suits Spots & Fur entre pour une première fois au répertoire d’une compagnie en 2011. 

2013 – 2018 Membre de la Kibbutz Contemporary Dance Company (Israël), direction Rami Be’er.

2014 2ème Prix Chorégraphie – Concours international de chorégraphie de Stuttgart (Allemagne) pour Open Mic. Suffocation 

2015 Prix du Scapino Ballet Rotterdam au Concours de Hanovre (Allemagne) pour Beauty and the Beast

Prix du public et 3ème Prix de chorégraphie – Concours de Copenhague (Danemark) pour Beauty and the Beast 

 Prix du public et 2ème Prix de chorégraphie – Concours de Stuttgart (Allemagne) pour You Man

2016 Prix du public, Prix des critiques et 2ème Prix – concours de jeunes chorégraphes néoclassiques à Biarritz pour Prince. 

2018 Nommé artiste associé au CCN Malandain Ballet Biarritz

2019 Nominations aux Golden Mask Award 2019 pour Pitch – meilleure production contemporaine, meilleurs costumes.

Récompenses

2014
2° Prix Chorégraphie – Concours international de chorégraphie de Stuttgart (Allemagne) pour Open Mic. Suffocation
2015
Prix du Scapino Ballet Rotterdam au Concours de Hanovre (Allemagne) pour Beauty and the Beast
2015
Prix du public et 3° Prix de chorégraphie - Concours de Copenhague (Danemark) pour Beauty and the Beast.
2015
Prix du public et 2° Prix de chorégraphie - Concours de Stuttgart (Allemagne) pour You Man
2016
Prix du public, Prix des critiques et 2° Prix - concours de jeunes chorégraphes néoclassiques à Biarritz pour Prince.