C’est une performance comme l’Amérique n’en avait encore jamais connu : un showman talentueux, obsédé par la célébrité, toujours en quête de coups de théâtre, exploitant les peurs et les rêves de son public pour nous tenir en haleine, n’en finit pas de nous surprendre. Cultivant à la fois toutes les formes de violence et de séduction, sa mise en scène s’appuie sur le paradoxe.

Dans le scenario d’abord: un milliardaire égocentrique et climatosceptique joue les ebelles antisystème, rassure en exhortant à la violence, et enjoint à un pays conquérant de s’isoler derrière un mur.

Dans le texte ensuite: la rusticité des messages fait écho à la complexité du monde, la musicalité du langage harmonisé par le talentueux et charismatique Chassol enrobe la grossièreté des mots, le discours célèbre l’amour et la brutalité, chante la fierté en nous plongeant dans une nuit noire.

Ce serait divertissant si l’homme n’était pas, accessoirement, President of America.